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Les indicateurs de gestion en santé et sécurité

5 juin 2018
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Les indicateurs de gestion en santé et sécurité

Utilisez-vous des indicateurs de performance en santé et sécurité au travail ?

Oui, le coût des accidents, le nombre, la fréquence et la gravité des accidents du travail et des maladies professionnelles, sur 200 000 ou 1 000 000 heures travaillées. Ces indicateurs se limitent trop souvent aux aspects financiers en santé et sécurité et ciblent davantage les pertes.

Indicateurs de gestion passive (« lagging indicators »)

Les indicateurs de gestion passive ne sont pas de très bons indicateurs de la performance de votre système de gestion de la santé et de la sécurité. En effet, ils vous indiquent si vos efforts passés ont porté fruit ou pas et si vous avez été chanceux ou non. Ils sont incapables de vous dire si votre système de prévention fonctionne bien ou si tout est en place pour obtenir de bons résultats. Avec de tels indicateurs, vous ne savez pas ce que vous faites de mal et vous pouvez constamment répéter les mêmes erreurs.

Indicateurs de gestion proactive (« leading indicators »)

Il est donc important d’investir dans des indicateurs donnant des informations sur la prise en charge de la santé et de la sécurité et sur l’adhésion à la prévention. Par exemple :

  • le % de réalisation des activités planifiées comme les inspections, l’entretien préventif des équipements, les réunions de sécurité, etc.
  • le % de corrections des non-conformités décelées lors de ces activités
  • le % d’implantation des actions correctives et préventives (CAPA)
  • le % d’implantation de vos plans d’action
  • le % de formations requises légalement versus celles réalisées
  • le % de formations requises par l’organisation versus celles réalisées
  • la qualité des rapports produits suite aux inspections et enquêtes d’incident/accident
  • le % de communications SST réalisées versus celles planifiées par les superviseurs et les gestionnaires
  • le % du port des équipements de protection et du respect des consignes de sécurité
  • le % d’application du cadenassage lors des tâches d’entretien planifiées et non planifiées.

Choisir des indicateurs de performance qui passent des messages en santé et en sécurité

Par exemple, un centre de distribution pourrait présenter le coût de ses lésions professionnelles de la façon suivante :

  • Nombre de cents/caisse livrée chez le client.

Dans ses activités de transport de marchandises, il pourrait indiquer :

  • Nombre de dommages subis/1 000 000 de kilomètres parcourus.

Les chiffres parlent de façon explicite, puisqu’ils abordent une facette de la mission de l’entreprise. Ils créent une image dans l’esprit du personnel et deviennent alors plus révélateurs.

Parmi les indicateurs significatifs en santé-sécurité, on pourrait considérer, par exemple, la formation dispensée aux postes de travail, la propreté et le bon ordre. Il est aussi possible de s’attarder au pourcentage de respect des règles de sécurité liées, entre autres, au cadenassage, à la circulation avec les chariots élévateurs, au degré de conformité du port des équipements de protection individuelle, etc.

En faisant connaître le résultat des observations aux employés, ils pourront constater s’ils atteignent ou non les objectifs. Les résultats précisent également les gestes à accomplir pour poursuivre les efforts en SST, en vue de maintenir une performance satisfaisante. Ce qui compte, c’est de choisir les points qui seront signifiants pour le personnel.

Il faut aussi faire ressortir les activités qui ont été réalisées et qui ont contribué à rendre le milieu de travail sain et sécuritaire. Dire, par exemple, que 78 % des rapports d’enquête et d’analyse d’accident ont été remplis de façon très satisfaisante, que les inspections des lieux de travail ont toutes été réalisées et que 80 % des problèmes identifiés ont été réglés dans les délais planifiés. Ce genre de retour accorde une reconnaissance aux personnes qui ont participé à ces activités de prévention. Cela devient une invitation pour les autres de s’impliquer à leur tour.

Toute l’information transmise au personnel démontre l’intérêt que l’on accorde à la SST, et ce, au quotidien. En plus, lorsqu’on indique clairement les actions posées en santé-sécurité, elles ont une influence positive sur la culture de l’entreprise.

Les indicateurs de gestion en santé et sécurité au travail

L’objectif principal de créer des indicateurs de gestion est de fournir aux dirigeants, préventionnistes, aux membres des comités de santé et de sécurité des documents synthétiques, tableaux de bord ou « cockpit » avec un « reporting » régulier et systématisé, rassemblant les indicateurs les plus utiles à l’amélioration de la connaissance des risques et à celle de leur prise en charge : identifier les grandes tendances d’amélioration ou de dégradation dans le temps, repérer les dérives nécessitant des plans d’action prioritaires, évaluer le degré d’atteinte des objectifs, comparer les données de l’entreprise à celles du secteur (« benchmarking »).

La mise en place d’un tableau de bord d’indicateurs de santé au travail est ainsi un outil à la fois de diagnostic de la situation et de pilotage des actions d’amélioration : il est important de mesurer si les améliorations programmées sont effectivement atteintes et ce dispositif permet de rendre compte régulièrement de l’avancement des actions et de leur efficacité. Cette rétroaction (« feedback ») permet de renforcer les comportements performants par la mesure de la progression ou de l’écart vis-à-vis de l’atteinte de l’objectif, pour ajuster en conséquence tant la perception que l’action des responsables de la sécurité et de la santé au travail, afin de réduire les travers observés.

Les principes dans l’élaboration d’indicateurs de santé et sécurité au travail

Obtenir une description objective, de façon à proposer des mesures de prévention, est d’autant plus important que, en matière de santé et sécurité au travail, les acteurs sont souvent sous le coup de l’émotion, et ont du mal à analyser sereinement la situation, en privilégiant les jugements hâtifs et subjectifs, avec une opinion immédiate souvent bien arrêtée, dans un contexte accusateur et conflictuel.

Mais, les indicateurs chiffrés sont porteurs d’une autorité objective si leur définition est précise, claire, connue et diffusée, si leur méthode d’obtention est validée, respectée, régulière, et facile. Le statut d’indicateur en santé et sécurité exige que celui-ci soit homogène dans le temps, cohérent avec d’autres de manière à obtenir des ratios significatifs, et bien contrôlé pour ne pas subir de contestation. Le choix d’indicateurs doit avoir lieu de façon consensuelle entre préventionnistes, comité de santé et de sécurité, ressources humaines, supervision et direction.

Ce n’est qu’à cette condition que leur usage peut favoriser la confrontation des points de vue entre les dirigeants d’entreprises, les salariés et leurs représentants, les professionnels de la santé au travail et ainsi aider à orienter les actions de prévention : c’est l’analyse et l’interprétation qui donnent le sens de la mesure par les indicateurs et l’indicateur utile est tourné vers l’action.

Pour la conception de ce tableau de bord, il est important pour l’entreprise de sélectionner quelques indicateurs pertinents dans son activité plutôt que de bâtir un appareil statistique lourd à élaborer et peu efficace dans la durée : il faut éviter absolument la dérive analytique et la sclérose administrative en découlant, qui diminue la fiabilité de l’ensemble, décourage la motivation et l’adhésion des équipes (erreurs, mauvaise et irrégulière saisie, mises à jour partielles et tardives, etc.).

Les différents indicateurs de santé et sécurité au travail

Les tableaux de bord pour chaque secteur, et une consolidation récapitulative pour l’établissement, sont élaborés à partir d’indicateurs de performance opérationnelle variés (nombre de jours d’arrêt de travail, nombre de premiers soins, taux de fréquence, de gravité, etc.) et de performance du système (pourcentage de personnes ayant suivi les formations SST, pourcentage d’actions préventives réalisées, degré d’avancement des plans d’actions et de retards par rapport aux délais prévus, pourcentage d’investissements SST réalisés, etc.). D’autres critères utiles relèvent des ressources humaines qui sont corrélées avec la souffrance au travail (absentéisme, « turnover », nombre de plaintes, etc.).

Les indicateurs en valeur absolue et en ratio

Issus des déclarations d’accidents du travail et de maladies professionnelles, le nombre d’accidents du travail est la valeur la plus communément calculée. Mais on s’aperçoit que cette valeur en soi a assez peu d’intérêt : une baisse signifie-t-elle qu’il y a amélioration, si dans le même temps il y a eu réduction d’effectifs ? Si ce nombre inclut plus d’accidents graves ? C’est pourquoi il est indispensable de calculer des ratios, qui rapportent ce nombre à d’autres qui permettent d’avoir une meilleure estimation relative de la situation. Par exemple :

Taux de fréquence (TF) :

Nombre d’accidents avec arrêt de travail supérieur à un jour, survenus au cours d’une période annuelle pour 200 000 heures ou 1 000 000 d’heures travaillées (pour ne prendre en compte que les accidents liés au travail qui requièrent un traitement allant au-delà des premiers soins).

Taux de gravité (TG) :

Nombre de journées indemnisées pour 200 000 ou 1 000 000 heures travaillées.

Ces indicateurs, pour être pertinents et permettre une action ciblée, doivent être déterminés sur une segmentation assez fine : par statut (temps plein ou temps partiel), par genre (hommes/femmes), par tranche d’âge, par type d’accidents (bruit, trouble musculosquelettique, affections respiratoires) etc. Cette segmentation permet de prendre en compte les variabilités, car un même contexte de travail peut avoir des effets différents, et cela permet de détecter des groupes « à risques », méritant des mesures de prévention particulières.

On distingue les indicateurs réactifs qui sont utilisés pour analyser les données SST et les indicateurs proactifs qui sont utilisés pour contrôler que les actions d’anticipation sont bien menées (exemples : les nombres de visites médicales de pré reprises, de prélèvements d’air ambiant, de mesures du bruit, d’actions de formation SST, etc.).

Les indicateurs de tendance

Les indicateurs de tendance permettent, au sein d’une même entreprise, de suivre par exemple l’évolution du nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles au fil des années, en calculant les taux de progression d’une année sur l’autre, ou en moyenne sur plusieurs années.

Les indicateurs de mesure de résultat

Ceux-ci montrent dans quelle mesure les objectifs SST ont été atteints, en calculant l’écart des réalisations par rapport aux objectifs des plans d’action (issus des projets d’amélioration des conditions de travail en particulier). Par exemple, si l’objectif est de diminuer de 10 % par an le taux de fréquence des accidents du travail, et que ceux-ci n’ont diminué que de 7 %, l’écart est de -30 %.

Les indicateurs de comparaison

Ceux-ci présentent les données correspondantes pour d’autres entreprises, divisions ou départements significatifs ou comparables et les écarts (benchmarking). Ces indicateurs permettent des approches nuancées, qui orientent l’action vers de vraies priorités, qui ne soient pas biaisées par une vision seulement locale. Le maniement de ces comparaisons est toutefois rendu délicat du fait de l’hétérogénéité possible des mesures entre plusieurs organisations. Seules des différences importantes sont alors significatives.

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Maxime Ouellet CGO CONFORMiT
Écrit par Maxime Ouellet