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Utiliser le BBS (Behavior Based Safety) pour mettre fin à la complaisance

14 septembre 2021
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Vous ne prévoyez pas d’avoir un accident, n’est-ce pas ? Alors comment se fait-il qu’avec toutes les mesures de sécurité mises en place dans les entreprises, quelqu’un puisse encore avoir un accident ? Avec toutes les formations, procédures et mesures de sécurité dont nous disposons, pourquoi y a-t-il encore des accidents de travail ?

Bien souvent, c’est à cause de la complaisance.

Lorsqu’une entreprise gère très bien sa SST, un phénomène étrange peut se produire : les travailleurs ne voient plus les risques. Ils cessent de détecter les risques qui, à leur avis, sont bien gérés dans les opérations courantes de l’organisation. Ils n’en auront plus peur, se désensibiliseront et les oublieront.

Une organisation bien gérée peut réduire ses accidents comme le montre le graphique ci-dessous. Le nombre d’événements diminue jusqu’à un point bas, puis un plateau. C’est là que les gens commencent à oublier la sécurité parce qu’ils supposent qu’ils le peuvent. C’est exactement là que vous pouvez vous attendre à un pic d’accidents.

Régler le problème

Souvent, les entreprises aiment mettre de la signalisation de sécurité comme rappels des risques. Trop de ces signes provoque une surcharge d’information, qui finissent pas se fondre au décor. Plus personne n’y prêtre attention. Certaines organisations installent des panneaux indiquant un « lagging indicator » comme le nombre de jours écoulés depuis un accident. Ces panneaux peuvent être préjudiciables car personne ne veut être celui qui « remet les pendules à l’heure », démotivant le signalement des accidents ou des conditions dangereuses. Vous risquez ainsi de couper la communication avec vos travailleurs sur le plancher et empêcher l’influx d’informations.

Si vous voulez vraiment communiquer des informations, on devrait idéalement se concentrer sur des messages positifs, tels que « Nous avons recyclé 12 personnes le 12 mars. Prochaine formation le 10 juin ». Pourquoi pas? 

Le BBS, la Sécurité basée sur le comportement

Une meilleure façon de gérer cette situation est d’utiliser les tactiques de « BBS ». L’utilisation de ces techniques ne devrait en aucun cas remplacer les trois devoirs de l’organisation qui sont Prévoyance, Autorité et Efficacité.  Plusieurs définitions existent pour le BBS, mais il s’agit essentiellement d’un processus qui informe la direction et les employés de la sécurité globale du lieu de travail par le biais d’observations de sécurité. Le BBS vise à attirer l’attention des travailleurs sur leur propre comportement quotidien en matière de sécurité et sur celui de leurs collègues. Ces observateurs considèrent dans leur observation autant les comportements sécuritaires que les situations dangereuses. Il ne s’agit pas simplement d’être la police de la sécurité qui distribue des contraventions.

Pas de nom. Aucun reproche

Afin d’obtenir la pleine participation de vos travailleurs, vous devez adopter une politique d’anonymat. En d’autres termes, les commentaires ou observations fournis ne doivent pas être associés au nom de quiconque. Même si l’entreprise ne cherche pas à blâmer qui que ce soit, pour garantir l’ouverture, les travailleurs ont besoin de cette politique pour se sentir suffisamment à l’aise pour contribuer.

Cela ne concerne pas les accidents ou les enquêtes. Il s’agit de faire des observations sur le lieu de travail ou sur les collègues de travail.

Si un travailleur est perdu dans ses pensées et ne prête pas attention à son travail, il peut se mettre en danger ou mettre les autres en danger. Il souhaite que ses collègues soient attentifs à ce genre de comportement et le lui signalent lorsqu’il se produit.

La sécurité basée sur le comportement fonctionne lorsque chacun est responsable de sa propre sécurité et de celle de ses collègues, et non pas lorsqu’elle est confiée au seul service de sécurité. Le renforcement positif ou la validation des bonnes pratiques de sécurité peut empêcher la complaisance de s’installer. Il peut empêcher les pics d’événements de se produire.

Problèmes liés à la mise en place d’une culture de la sécurité fondée sur le comportement

Beaucoup de personnes dans le domaine de la sécurité n’aiment pas les systèmes basés sur le comportement. Ils pensent que c’est un moyen de blâmer les travailleurs et de les faire se dénoncer les uns les autres. Ils pensent qu’ils doivent surveiller tout le monde. Le BBS s’intéresse aux comportements à risque, surtout si les travailleurs ne les voient plus, mais il s’intéresse aussi aux bonnes pratiques de sécurité qui peuvent être validées. Tout cela dans le but de mettre fin à la complaisance. Voyons ça comme un audit de conformité sur les programmes et procédures en place en y ajoutant une extra dose d’empathie et de communication. Ça fait plus de sens?

Et si vous repériez une personne qui ne porte pas seulement l’EPI approprié, mais aussi une protection supplémentaire ? Vous pourriez la compléter et découvrir pourquoi elle le fait. Elle pourrait avoir une bonne raison qui vous amènerait à améliorer vos procédures. Les idées et les commentaires sont encouragés et viendront naturellement des travailleurs lorsqu’ils se sentiront à l’aise d’exprimer leurs idées. Leur montrer que vous êtes à l’écoute de leurs observations et suggestions fait partie du fonctionnement de la sécurité basée sur le comportement.

Lorsque les travailleurs peuvent vous parler d’une « formation insuffisante » ou d’un « manque d’outils appropriés » sans craindre d’être réprimandés, le niveau de sécurité de l’entreprise peut s’améliorer.

Il peut falloir un certain temps pour faire évoluer votre entreprise vers un système de sécurité basé sur le comportement, car les gens sont peut-être habitués à une culture du blâme. Toutefois si vous restez cohérent dans votre approche, en reconnaissant et en validant les commentaires de vos employés, ils finiront par comprendre que vous ne cherchez pas à blâmer quelqu’un mais à améliorer vos normes de sécurité.

Lorsque chacun prend ses responsabilités et celles de ses collègues, votre entreprise se donne la chance de rester sécuritaire, ne laissant pas la complaisance s’installer.

 

Par Maxime Ouellet, Chef de l’Innovation et du Produit

Maxime Ouellet CGO CONFORMiT
Écrit par Maxime Ouellet